Les brèves cinglantes du lundi 15 mars 2010

Publié le par Au Terminus des Pretentieux

Vous pouvez le dire ?
Eh bien vous pouvez le vérifier sur la vidéo que vous ne manquerez pas de trouver sur Internet: dans son allocution post premier tour de dimanche, Ségolène Royal ne prononce pas une fois le mot "gauche". Ni le mot "modem" non plus d'ailleurs, c'est déjà ça. Allez quoi, Ségolène, vas-y, lâche-toi! Martine l'a très bien fait, avec force trémolos dans la voix qu'il faut attribuer sans doute davantage à la disparition de Jean Ferrat qu'à la perspective de négociations d'entre deux tours qui s'annoncent moins faciles que Dany-Killing smile-Cohn Bendit veut bien laisser l'entendre.
 
Sûrement pas fait exprès

Allez de même réentendre François Fillon ce même dimanche soir, l'air de sortir d'une boîte de surgelés. Il associe clairement, dans deux phrases voisines, les mots "délinquance" et "contre-pouvoir", celui qu'il refuse de voir exercer par les présidents de toutes ces belles régions qui vont lui échapper. Sans doute une vue de notre esprit sectaire et partisan, et nous faisons certainement là à Fifi un procès d'intention. Pour rétablir l'équilibre, signalons que nous partageons unanimement au sein de l'équipe des Prétentieux, l'analyse mongoloïde de Xavier Bertrand et Philippe Lefebvre réunis, qui voient dans cette biture électorale la preuve par neuf que les Français veulent toujours plus de réformes et toujours dans le même sens. Ces deux-là, on ne sait pas ce qu'ils prennent, mais dans la mesure où c'est légal on veut bien en commander.

 
Le rouge au front

Dans le très recommandable "Les éditocrates" paru aux Editions La Découverte, on peut lire à propos d'Alain Duhamel: "Il absorbe l'air du temps et le restitue en vapeurs d'ennui". C'est beau comme du BHL ( qui dans le même ouvrage se fait découper comme Italien au Stade de France quelques pages plus loin ) mais c'est du journaliste Olivier Cyran, et c'est dédié à l'ensemble des journalistes dits politiques ( ou l'inverse ) pour l'étendue de leur oeuvre dimanche soir. On a même cru que Melenchon allait en retourner une à Carole Gaessler qui ne lui  laissait pas placer un mot.Du coup on ne s'ennuyait plus du tout mais les habitués de Derrick sur France 3 auraient téléphoné en masse pour se plaindre d'un épisode inhabituellement violent de leur série favorite.
 
Un seul être vous manque...
Vous avez aperçu Christine Lagarde dimanche soir? Nous non plus. L'artiste aurait décliné les invitations à venir commenter les résultats sur les plateaux en direct, trop occupée à décrypter sa chorégraphie chaloupée du clip des jeunes de l'UMP en cherchant ce qui avait bien pu foirer autant dans ses entrechats parkinsoniens pour qu'on en arrive à une telle pâtée. Cherche, Forrest, cherche...
 
 
UMP: bienvenue à bord du Titanic
Nicolas 1er se faisait fort, selon ses dires, de réduire le Front national à la portion congrue. On voit ce qu'il est advenu. Admirablement secondé par des sbires dévoués à la cause, parmi lesquels les petits Brice et Eric ont fait preuve d'un zèle à toute épreuve, Carlito a réussi à brasser tellement de fange lors du "débat" sur l'identité nationale que le gros blond en sort tout ragaillardi. A l'heure où l'on entend beaucoup Potemkine sur les ondes nationales, l'ancien parachutiste se revoit du coup dans son Paquebot, et ça ne va pas nous inciter à prendre la mer.
 
 
Les chiens aboient, les socialistes passent
On se serait un peu cru à une soirée caritative en faveur de la SPA dimanche soir. François Bayrou arborait la gueule déconfite du vieux teckel qui s'est fait piquer son os. Dans un registre plus hargneux, Frédéric Lefebvre avait l'air décidé à choper au mollet le premier socialiste qui lui passait à portée de canine.  Heureusement qu'un cameraman cégétiste de France 2 avait eu le bon réflexe de l'attacher à son siège avec la laisse du chien de Michel Drucker, l'incident a pu être évité, mais de justesse.
 
Schumacher: 1 - Démocratie: 0

53,5% d'abstention au premier tour des régionales... Sommés par Christine Lagarde de prendre leur vélo quand l'essence augmente, les Français se gavent de Formule 1devant TF1 et en oublient d'aller voter. Pour reprendre une formule éculée mais hélas d'actualité, le droit de vote va finir par s'user à force de ne pas s'en servir.

Les Prétentieux

Publié dans BREVES

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A
<br /> Cette livraison m' a fait rire à 4 reprises. Merci.<br /> <br /> <br />
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