Les bouffons de l'info porcine

Publié le par Au Terminus des Pretentieux

L'indispensable Monsieur Jean-Pierre est un chroniqueur mondain, ami des Prétentieux qui a son blog à lui.
 
C’est par là : http://jipeleon.blogspot.com/

Il nous offre une contribution pas piquée des hannetons sur la folie médiatique ou médiatoc qui a déferlée après l'annonce de la grippe porcine...
et je remets cent francs dans le nourrain !


           Le burlesque revient fort à la mode mais, pour le coup, ce n'est pas dans les salles obscures mais bien dans la passionnante vie de tous les jours, celle dont les médias, tous supports confondus, nous renvoie le tonitruant et indigeste portrait. Il m'arrive de penser que se pourrait être une fort bonne chose que de résister à la tentation d'ouvrir un journal, de presser le bouton de la radio ou de la boîte à image et, de la sorte, être aussi loin que possible de la nauséabonde logorrhée visuelle et sonore à laquelle, par faiblesse ou par habitude, nous sommes quotidiennement soumis.

           Mais enfin, les choses étant ce qu'elles sont et en attendant que, pour ma part, j'en arrive peut-être à cette extrémité, j'ai été, ces derniers jours,  autant que vous le fûtes, le témoin d'une quantité astronomique d'outrances en tous genres et de toutes natures. Voyez la démesure qui accompagne la relation des problèmes soulevés par cette fameuse possible et parfaitement hypothétique pandémie provoquée par ce vilain virus, venu du Mexique. A lire les journaux, à écouter les doctes commentaires des nombreux spécialistes de la question, il apparaît bien que les choses sont loin d'être aussi dramatiques qu'il n'y paraît ; le minuscule animalcule qui a fait, certes, quelques victimes ici ou là, ne serait, selon les braves virologues et autres épidémiologistes, pas beaucoup plus menaçant que d'autres et, quoi qu'il en soit, les mesures sanitaires adéquates sont prêtes à être mise en place si, d'aventure, le virus se mettait en tête de faire son intéressant; surtout, pas de panique.

           Pourquoi, dès lors, consacrer des pages entières, des débats télévisés et autres émissions spéciales à cette affaire, pourquoi tout ce battage, je me pose bien évidemment et légitimement la question et sans doute ne suis-je pas le seul. On est en tout cas là, comme de plus en plus souvent, devant cette lamentable propension qu'a la presse en général et certains de ses piteux représentants en particuliers, de monter en épingle ceux des évènements sensationnels susceptibles de passionner, d'horrifier, de scandaliser ou d'enthousiasmer à bon compte cette partie la plus malléable de ce qui se ressemble encore vaguement à de l'opinion publique. Laquelle, loin d'accéder à la risible société de l'information et de la connaissance, en est véritablement à se résigner avec enthousiasme à la plus scandaleuse et pernicieuse des propagandes.

           Rien de plus commode que d'abreuver de mille façons les oreilles et les consciences dociles d'autant de bobards; ce ne sont pas les outils ni les acteurs consentants qui manquent; lesquels, le cœur sur la main, font profession de la plus touchante probité. Il s'agit, n'est-ce pas, d'informer le bon peuple afin qu'il n'ignore désormais plus rien de ce qu'il convient d'ingurgiter, digérer au plus vite et oublier tout aussi rapidement. De la même manière, les roitelets et les barons qui se disputent les futurs suffrages des néo-citoyens s'entourent de communicateurs professionnels dévoués à toutes les causes pourvus qu'elles payent; doués pour la rhétorique creuse, passés maîtres dans l'art de subjuguer, ils pallient, avec plus ou moins de bonheur, à l'incohérence dont font preuve, trop souvent, certains de nos représentants. Ainsi, selon les circonstances et les moments, on entend celui-ci dire le contraire de ce qu'il affirmait dans le passé le plus récent. Les adversaires d'hier sont maintenant les alliés d'aujourd'hui ou inversement; tantôt on salue et l'on se félicite de la bonté avec laquelle les investisseurs investissent, tantôt on condamne le vilain capitalisme tout en assurant que l'on est favorable à l'économie de marché.

           Enfin, venant de partout, les envolées lyriques succèdent au conformisme le plus plat et, de jour en jour, la défiance grandit du côté des futurs électeurs qu'il s'agit de ramener à de meilleurs sentiments. Ce à quoi, en principe, les marketteurs et les licenciés en arts de la communication sont supposés remédier. Qu'ils soient loin d'y parvenir, on est en droit de le constater et c'est là le côté burlesque de la chose. Les esprits libres, les consciences éveillées, ceux qui, comme le disait Nietzsche, on mis «des barrières autour de leurs pensées pour empêcher les cochons d'y entrer», sont pris d'un grand et salvateur fou rire devant le très bouffonesque spectacle qui s'étale avec tant de suffisance et d'effronterie.

         Rions, esbaudissons- nous, raillons, plions nous en quatre, persiflons et dilatons-nous la rate, c'est bon pour notre santé...

Jean-Pierre Léon Collignon

Publié dans MEDIAS

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A
Bonsoir ,<br /> <br /> Comme je l'avais écris la semaine dernière : Il y a deux ans nous devions tous crever de la grippe aviaire... Maintenant c' était à cause des cochons ...<br /> J'en étais sur que l'ont nous prenaient pour des quiches... avec ou sans porcs <br /> <br /> çA Phot ' Aux Yeux ...!<br /> <br /> A+ de te relire , Sincère Salutations ... Abraham
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A
Pandémie d'infos sur la désinformation des porcs qui la font!!!<br /> Tout est bon dans l'cochon.
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